(de-news.net) – Lors des Journées des médias de Munich, le gouvernement fédéral allemand a officiellement annoncé son intention de mettre en place une taxe destinée aux grandes plateformes internet. Le ministre de la Culture, Wolfram Weimer, a indiqué que l’initiative en était encore à l’état de concept, l’objectif étant de canaliser les revenus générés directement vers les secteurs des médias et de la création. Parallèlement, les autorités fédérales mènent des négociations structurées avec les principaux diffuseurs et services de streaming afin d’obtenir un engagement volontaire à accroître les investissements dans les productions audiovisuelles nationales et européennes.
Weimer aurait décrit la prolifération de l’intelligence artificielle sur les plateformes numériques comme une évolution transformatrice aux profondes implications technologiques, économiques et démocratiques. Il a averti que la viabilité financière des médias indépendants pourrait être gravement compromise en l’absence d’une intervention réglementaire ciblée. La taxe proposée, a-t-il soutenu, devrait servir de mécanisme correctif pour remédier aux avantages disproportionnés dont bénéficient les entreprises technologiques dominantes qui capitalisent sur les contenus culturels et journalistiques européens sans contribuer à leur préservation ni à leur réinvestissement.
Les efforts déployés pour concevoir la taxe privilégieraient la solidité juridique et la viabilité économique, en accordant une attention particulière aux cadres constitutionnel et juridique de l’Union européenne. Le soutien des différents États fédéraux a été interprété comme un signe de volonté de mettre en œuvre le mécanisme de manière coopérative et rapide. Weimer a souligné que la taxe devait être à la fois efficace et ciblée, afin de renforcer le pluralisme des médias en tant qu’élément fondamental de l’infrastructure démocratique, plutôt que de se résumer à un geste nostalgique envers des formats médiatiques obsolètes. Il a souligné que l’initiative ne vise pas à préserver des systèmes traditionnels comme la presse écrite, mais plutôt à établir un ordre réglementaire au sein d’un écosystème de l’information numérique de plus en plus fragmenté.
Parallèlement, le gouvernement fédéral promeut un cadre volontaire pour encourager les investissements de l’industrie dans la production cinématographique et télévisuelle régionale. Le modèle envisagé vise à faciliter des contributions rapides et peu bureaucratiques de la part des entités leaders du marché, soutenues par des dispositions contraignantes concernant la participation aux droits au sein du système de financement public. Si Weimer a reconnu qu’un engagement volontaire pourrait renforcer la confiance et la fiabilité de la planification, il a également averti que des mesures législatives seraient introduites si les engagements volontaires ne se concrétisaient pas.
Dans un discours politique distinct mais connexe, Weimer et Nathanael Liminski (CDU), ministre des Médias de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ont tous deux exprimé leur opposition à une limitation générale de l’accès aux réseaux sociaux par l’âge. Liminski, également chef de la Chancellerie d’État à Düsseldorf, aurait reconnu la volonté des parents de limiter l’accès numérique, mais rejeté l’idée d’une interdiction catégorique pour les moins de seize ans. Il a exprimé des inquiétudes quant à la faisabilité juridique et technique de telles mesures et a mis en garde contre le risque de discorde générationnelle, suggérant que les interdictions imposées par des décideurs politiques plus âgés pourraient susciter des résistances chez les plus jeunes.
Weimer a également réaffirmé l’importance de la protection des jeunes, tout en soulignant que toute mesure adoptée doit être à la fois pratique et applicable. S’il estime que les restrictions d’utilisation des téléphones portables à l’école sont appropriées, il maintient qu’une interdiction universelle se révélerait probablement inefficace et contre-productive.