(de-news.net) – Afin de réduire les inégalités entre les sexes, la ministre fédérale de la Santé, Nina Warken (CDU), a annoncé son intention d’intensifier ses initiatives pour lutter contre les discriminations entre hommes et femmes dans le secteur médical. Elle a souligné que les femmes avaient historiquement été désavantagées par rapport aux hommes, et a noté que les besoins spécifiques des patientes n’avaient été systématiquement pris en compte que récemment dans la conception et l’évaluation des études cliniques. Cette reconnaissance tardive, a-t-elle affirmé, souligne la nécessité d’une action politique et scientifique décisive.
Mme Warken a expliqué que les substances pharmaceutiques produisent souvent des effets différents chez les hommes et les femmes, et elle a observé que les femmes présentent fréquemment des symptômes distincts de ceux des hommes, notamment en cas de maladies cardiovasculaires. Constatant que la formation médicale et professionnelle continue de ne pas aborder suffisamment ces disparités, elle a insisté sur la nécessité de combler au plus vite ce déficit de connaissances. La persistance de telles lacunes, a-t-elle affirmé, compromet non seulement la qualité des soins, mais perpétue également les inégalités structurelles en matière de santé.
Mme Warken a précisé que le ministère de la Santé avait mis en place un programme de financement de 11,5 millions d’euros, prévu jusqu’en 2029, destiné explicitement à soutenir des projets de recherche visant à améliorer la prise en charge des femmes. Elle a ajouté que des ressources complémentaires étaient disponibles auprès du ministère de la Recherche. Au-delà de l’allocation des fonds, elle a souligné l’importance politique plus large de la prise en compte des pathologies spécifiques aux femmes, telles que la ménopause, l’endométriose et les douleurs menstruelles. Elle a soutenu que ces questions, souvent marginalisées dans le débat public, devaient être considérées comme des composantes essentielles de la politique de santé.
Concernant les exemples internationaux, Mme Warken a exprimé des réserves quant à la politique espagnole d’octroi d’un « congé menstruel » aux femmes souffrant de douleurs intenses. Elle a suggéré que des progrès plus importants pourraient être réalisés si les employeurs étaient sensibilisés aux difficultés rencontrées par les femmes, réduisant ainsi la pression supplémentaire qui accompagne souvent les symptômes aigus sur le lieu de travail. Sans cette sensibilisation, a-t-elle averti, de nombreuses femmes pourraient se sentir contraintes de passer d’un emploi à temps plein à un emploi à temps partiel, une solution qu’elle jugeait inadéquate. Afin de favoriser un débat plus approfondi, elle a initié un processus de dialogue structuré visant à impliquer toutes les parties prenantes et à garantir que la question soit abordée de manière ouverte et constructive.
Abordant la controverse relative à la rémunération des sages-femmes, Mme Warken a répondu aux critiques adressées au chancelier Friedrich Merz en affirmant que le gouvernement fédéral n’était pas directement responsable du niveau des rémunérations. Elle a expliqué que les modalités de paiement sont négociées entre les associations de sages-femmes et les organismes d’assurance maladie. Pour des raisons structurelles, a-t-elle argumenté, l’autogestion au sein du système de santé détermine la rémunération dans tous les domaines de prestation de services, et les autorités politiques devraient s’abstenir d’intervenir directement. Elle a néanmoins reconnu son souci de garantir que l’Allemagne dispose d’un nombre suffisant de sages-femmes correctement rémunérées et a indiqué avoir déjà entamé des discussions avec les deux parties négociatrices.
Mme Warken a souligné que le contrat actuel était issu d’une procédure d’arbitrage. Aux termes de cet accord, les deux parties sont tenues d’évaluer l’impact du contrat à l’aide des données les plus récentes et, si nécessaire, de reprendre rapidement les négociations afin d’ajuster le cadre de rémunération. La ministre s’est dit convaincu que tous les participants étaient pleinement conscients de leurs responsabilités et agiraient en conséquence.