(de-news.net) – Le ministre fédéral allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt (CSU), a souligné l’impératif d’un renforcement de la surveillance réglementaire des plateformes numériques suite au lancement d’une initiative nationale visant à lutter contre les crimes haineux en ligne. Il a été avancé que l’efficacité des interventions des forces de l’ordre reposait sur la sensibilisation du public et le signalement systématique des contenus haineux sur Internet. De plus, M. Dobrindt aurait soutenu que des cadres réglementaires au niveau européen étaient indispensables à la mise en place d’une architecture de gouvernance plus robuste pour les réseaux numériques. Il a assigné une obligation particulière aux opérateurs de plateformes, suggérant que, malgré les progrès notables réalisés par les forces de l’ordre, la responsabilité principale de la modération systématique des contenus devrait incomber aux plateformes elles-mêmes. Dans ce contexte, il a plaidé en faveur d’une stratégie européenne harmonisée.
Dans le cadre de cette initiative, les forces de l’ordre allemandes auraient mené plus de 180 opérations nationales en réponse à des délits de haine en ligne, supervisant plus de 140 enquêtes criminelles, incluant l’exécution de 65 mandats de perquisition et l’interrogatoire d’un nombre important de suspects. Selon l’Office fédéral de police criminelle (BKA), environ les deux tiers des infractions étaient liées à des motivations d’extrême droite, relevant de la catégorie plus large de criminalité à motivation politique. Les allégations portaient fréquemment sur la diffamation, l’incitation à la haine et l’utilisation de symboles associés à des organisations inconstitutionnelles. Des actions policières ont été menées dans plusieurs centres urbains, tels que Berlin, Dortmund, Cologne et Münster. Les accusés, âgés de 26 à 70 ans, étaient accusés d’avoir diffusé des discours de haine via des plateformes telles que Facebook, Threads et X. Des preuves et des appareils de communication auraient été confisqués. Reul, ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a souligné la détérioration de la capacité de la société à distinguer la haine des opinions légitimes, affirmant que l’anonymat offert par les appareils numériques ne devrait pas soustraire les individus à leurs responsabilités. Le BKA a révélé qu’environ 10 700 actes criminels à caractère haineux ont été enregistrés en 2024, soit une augmentation de 34 % par rapport à l’année précédente et une trajectoire soutenue de l’application de la loi. Les autorités ont mis en avant différents canaux accessibles pour signaler ces infractions, notamment des organismes institutionnels tels que l’Office fédéral de signalement, Respect, HateAid, les services de police locaux et des plateformes en ligne désignées. De plus, les utilisateurs ont été encouragés à conserver les preuves numériques, telles que les captures d’écran, et à signaler les contenus illicites directement aux fournisseurs de services.